La communauté bouddhiste s’engage pour la préservation et la protection de la vie sur Terre

Depuis de nombreuses années, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : réchauffement climatique, perte de la biodiversité, appauvrissement des sols et pollution, épuisement des ressources énergétiques, acidification des océans… Les travaux ont beau se succéder et leurs conclusions devenir de plus en plus inquiétantes, rien ne vient enrayer ce processus destructeur. Il devient clair que nous avons franchi des seuils, déstabilisant ainsi notre milieu de vie avec le risque d’entraîner des bouleversements irrémédiables si rien n’est fait aujourd’hui pour enrayer les désastres à venir. Tous ces problèmes climatiques, environnementaux, énergétiques et économiques ne vont faire qu’accroître les inégalités sociales déjà inacceptables ; les plus pauvres seront les premiers exposés aux risques nouveaux alors que ce sont eux qui auront le moins contribué à la situation présente. Or, nous le savons, les grandes inégalités sont de nature à affaiblir la stabilité des systèmes démocratiques et la cohésion sociale, elles favorisent les régimes autoritaires et les guerres civiles. Selon le regard bouddhiste, toutes les causes de souffrances présentes et à venir trouvent leur source dans l’esprit conditionné par l’ignorance et les émotions négatives. Par manque de sagesse, par avidité, cupidité, égoïsme ou orgueil, l’homme recherche la satisfaction de désirs immédiats dans une quête insatiable, sans prendre en considération les effets à long terme de ses actes pour lui-même et pour autrui. Ne voyant pas le caractère interdépendant de toutes choses, il crée des situations qu’il ne parvient plus à maîtriser et génère ainsi de multiples facteurs de souffrance dans le monde. Aussi, les bouddhistes s’efforcent-ils de connaître et mieux contrôler leur esprit, de ne nuire à personne et d’accomplir ce qui peut être bénéfique pour eux-mêmes et autrui en suivant la noble voie octuple qui met en exergue la nécessité d’une vision plus éclairée de la réalité et d’un réel discernement se traduisant extérieurement par un comportement, des actions et des moyens d’existence justes. Conscients que la situation critique pour la planète et pour tous les êtres qui y vivent nécessite des actions urgentes, de nombreux bouddhistes se mobilisent déjà individuellement pour prendre leur part de responsabilité vis-à-vis des générations présentes et à venir. De manière plus collective, un certain nombre de centres de pratique se sont d’ores et déjà engagés dans une démarche de transition écologique en développant des actions concrètes et accessibles : cultiver un potager en permaculture, protéger la diversité florale et animale sur le terrain dont ils disposent, encourager le covoiturage, privilégier une alimentation bio à tendance végétarienne, recycler et limiter les déchets, installer des ruches et des panneaux solaires, récupérer les eaux de pluie, mettre en place des économiseurs ainsi que des récupérateurs d’eau, etc. L’Union Bouddhiste de France porte cette dynamique au niveau national avec conviction et détermination à travers la création nouvelle d’une commission qui fédérera les initiatives locales, favorisera les échanges d’expérience et engagera des actions nouvelles pour prendre sa part dans la protection de la planète, sur la base des valeurs prônées par le bouddhisme : non-nuisance, entraide, solidarité, sobriété et respect de la vie sous ses différentes formes, dans la compréhension de l’interdépendance des choses. Parallèlement à ces actions collectives, l’Union Bouddhiste de France encourage chaque pratiquant à traduire en actes sa méditation personnelle, en contribuant à limiter son impact écologique dans la vie quotidienne et en prenant sa part aux défis à relever. Favoriser la résilience, la solidarité et l’entraide locale, s’impliquer dans des projets collectifs de transition, inciter les responsables politiques à mettre en place des actions concrètes et rapides pour la limitation du réchauffement climatique et la préservation de l’environnement, sensibiliser les personnes autour de soi aux enjeux actuels : voici autant de leviers d’action à utiliser dans le souci du bien commun. L’UBF encourage également les maîtres, les institutions et organisations bouddhistes à développer un partenariat en ce sens avec les autres cultes afin d’élaborer des projets communs.

Ainsi qu’une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant, Ainsi avec un esprit sans limite doit-on chérir toute chose vivante

Metta Soutra

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