Samedi 30 mai.

Inauguration de la Grande Pagode, le discours du maire

Discours de Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe à la maire de Paris, chargée de la mémoire et du Monde combattant, correspondant défense

Madame la Maire du 12e arrondissement, Chère Catherine BARATTI-ELBAZ
Monsieur le Président de l’Union Bouddhiste de France,
Monsieur le ministre conseiller de l’ambassade du Cambodge à Paris
Messieurs les représentants des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères,
Mesdames, messieurs les représentants des autorités religieuses,

Mesdames, messieurs,

Je souhaite tout d’abord excuser Madame Anne HIDALGO, maire de Paris, qui n’ayant pu se soustraire à des contraintes d’agenda, m’a demandé de la représenter aujourd’hui.
C’est pour moi à la fois un plaisir et un honneur de me trouver parmi vous.
Un plaisir, car élue de l’arrondissement, je suis heureuse de participer à l’aboutissement d’un dossier démarré depuis longtemps.
Un honneur parce que, quelque soient les débats qui agitent la Cité, cette manifestation à laquelle nous prenons toutes et tous part aujourd’hui, montre combien la Ville est attentive aux conditions dans lesquelles vivent au quotidien chacune des composantes de notre Société. La communauté bouddhiste que vous représentez en fait pleinement partie. Par vos actions, par vos pensées, par votre approche spirituelle, vous contribuez à la cohésion de la société parisienne, et bien au-delà lors des cérémonies organisées ici, à la Pagode, et qui rassemblent de nombreux pays.

Je tiens à saluer ce que j’appellerai votre témoignage – témoignage quotidien d’hommes et de femmes qui incarnent et inspirent la paix quand tant la réclament en la détruisant dans leur vie quotidienne – témoignage également d’hommes et de femmes qui travaillent à abolir en eux et autour d’eux toutes les formes de séparation – témoignage enfin d’un respect de la vie qui va bien au-delà de la tolérance abstraite et de l’indifférence vaguement bienveillante qui tiennent lieu de bonté dans notre société.

La crise que traverse notre pays, notre société, notre monde, prospère sur la division – vous y répondez humblement mais fermement en portant ce que j’appellerai l’unité, ou l’harmonie.

Paris est une ville au sein de laquelle des identités différentes cohabitent, débattent, se disputent parfois, mais toujours en s’attachant à vivre ensemble.

Antoine de Saint-Exupéry écrivait dans « Pilote de Guerre » : « si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. » Chaque mot de cette phrase est important et pourrait définir ce que doit être ce « vivre ensemble ». Car c’est bien la diversité de notre population qui en fait sa richesse. Ce sont bien les cultures, les traditions qui, en se côtoyant, en se mélangeant parfois, en se fondant les unes dans les autres, font que les hommes et les femmes apprennent à se connaître, apprennent à se respecter et finalement à se reconnaitre chacun, chacune dans leurs différences.

Enserré dans un enclot du Bois de Vincennes, l’ancien pavillon du Cameroun, issu de l’exposition coloniale de 1931, est devenu, en 1977, la Grande Pagode grâce à l’engagement de Jean SAINTENY, ancien député, ancien ministre, Compagnon de la Libération, et amoureux de l’Extrême Orient.

C’est aujourd’hui un lieu majeur de l’expression de la Communauté bouddhiste. Mondialement connu depuis que des reliques du Bouddha y ont été déposées en 2010, cet édifice s’est ouvert largement sur le grand public. Les manifestations et célébrations que vous y organisez attirent bien au-delà de votre communauté. Je pense en particulier aux grandes fêtes du Vesak et Kathina. Elles permettent aussi aux promeneurs, aux curieux, de venir s’imprégner d’une culture, d’un mode de pensée, d’une philosophie de vie, d’une spiritualité, différentes.

La fréquentation grandissant, il était devenu impératif de sécuriser les lieux qui accueillent de plus en plus de monde et de permettre à chacun des événements qui se tiennent ici, au cœur de cette Grande Pagode, de se dérouler dans les conditions les plus optimales.

Aussi, le programme de l’opération de restauration a porté essentiellement sur les façades et la toiture de l’édifice, en prenant en compte les différents épisodes de la vie du bâtiment qui en font son histoire et constituent son identité.

C’est ainsi que le décor peint d’origine des façades – ces frises de losanges gris bleuté – caché sous l’enduit ocre actuel, a pu être dégagé sur une partie significative de la façade nord pour évoquer ce qui fut l’aspect initial de l’édifice.

Les travaux entrepris par la Ville, avec le concours de l’Etat, l’édifice étant inscrit au titre des monuments historiques, ont permis de pérenniser un patrimoine provisoire qui aurait dû disparaitre, présentant ainsi un mode de construction original qui a franchi le temps.

Je souhaite que cette restauration permette à un plus grand nombre de visiteurs encore de venir découvrir ce lieu si singulier, s’imprégner de l’unité et de l’harmonie que l’on retrouve en ce lieu, et favoriser des échanges constructifs pour un message de paix à laquelle je vous sais toutes et tous très attachés.

Catherine VIEU-CHARIER

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