Les Précieuses Reliques du Bouddha conservées en France sous la responsabilité de l’Union Bouddhiste de France

Le 18 janvier 1898, l’archéologue britannique William Claxton Peppe fit une découverte historique à Piprahwa, dans l’État indien de l’Uttar Pradesh, non loin de Lumbini, au Népal, lieu de naissance du Bouddha. Sous un monticule couvert de végétation, il mit au jour un grand coffret de pierre, scellé par une dalle d’environ 200 kg. À l’intérieur de laquelle se trouvaient cinq reliquaires de formes variées, mesurant tous moins de 18 cm de hauteur. L’un d’eux, une urne funéraire, portait une inscription en écriture Brahmi datant de l’époque de l’empereur Ashoka. Elle disait, selon la traduction du Musée National de New Delhi :
Ce témoignage confirme que l’urne renfermait des fragments osseux sacrés du Seigneur Bouddha (Allen, Charles 2008, 2012).

Les spécialistes identifièrent rapidement le site comme étant Kapilvastu, ancienne capitale du royaume dirigé par le clan Shakya. Le Stūpa contenant les urnes aurait été construit par l’empereur Ashoka, né vers 304 av. J.-C., qui régna entre 265 et 238 av. J.-C., soit environ 150 ans après la disparition du Bouddha.
Après la crémation du Bouddha, le sage brahmane Dona divisa ses restes en huit parts, qu’il remit à différents rois, dont le chef du clan Shakya. Chacun fit ériger un Stūpa pour abriter les Reliques qu’il avait reçues (Davids, T.W.R. 1901).
Afin de permettre au plus grand nombre de fidèles de lui rendre hommage, Ashoka rassembla les Reliques disponibles et fit réaliser 84 000 reliquaires gravés, qu’il répartit à travers le sous-continent indien et les régions avoisinantes (Strong 2007).
En 1972, des fouilles plus profondes sur le même site mirent au jour deux nouveaux coffrets sous celui découvert en 1898. Ces derniers contenaient plus de 20 fragments osseux du Bouddha, authentifiés par les experts comme provenant de la part confiée au roi Shakya (Srivastava, K. M. 1978). Aujourd’hui, ces précieuses Reliques sont conservées au Musée National de l’Inde, à New Delhi (Srivathsan, A 2012).
Dans une tournure historique remarquable, les Reliques découvertes en 1898 furent offertes peu après par le gouvernement britannique de l’Inde au roi Rama V de Thaïlande (1853–1910), dans un geste diplomatique. Le souverain thaïlandais les fit alors installer dans le prestigieux temple de la Montagne d’Or, Wat Saket, à Bangkok (Rey, Himanshu Prabha 2014). Un moine visionnaire annonça alors que les Reliques quitteraient la Thaïlande pour l’Occident 111 ans plus tard.

Fondée en 1986, l’UBF est une fédération apolitique à but non lucratif, reconnue par le Conseil d’État depuis le 8 janvier 1998. Elle fédère les associations bouddhistes de France qui y adhèrent et représente les traditions bouddhistes auprès des pouvoirs publics et des autres cultes. Elle est aussi notamment l’organe éditeur de l’émission « Sagesses Bouddhistes », diffusée sur France 2. Ses ressources proviennent des cotisations, dons et legs, qui servent à son fonctionnement, à l’entretien de la Grande Pagode, et à l’organisation de célébrations.
Il est remarquable qu’une partie des Reliques du Bouddha ait été offerte à l’Occident par les patriarches de Thaïlande, que la France ait été choisie pour les accueillir à Paris, et qu’elles aient été confiées à la garde de l’Union Bouddhiste de France ! C’est une marque de confiance et une grande responsabilité qui consiste à préserver ces Reliques tout en servant leur objet. Car lorsqu’un être éveillé, un Bouddha, laisse des Reliques lors de la crémation de son corps, c’est pour qu’elles servent de supports pour le bien des êtres en général et de l’humanité en particulier. En effet, si les précieuses Reliques sont les signes d’un accomplissement spirituel ultime rayonnant de sagesse et de compassion, elles sont aussi des supports de foi.
Aussi, c’est pour que tout un chacun puisse, en fonction de ses souhaits, bénéficier de ces connexions favorables, que l’Union Bouddhiste de France accepte de temps en temps que les Reliques dont il a la garde puissent voyager afin d’être présentées au public dans d’autres lieux que la Grande Pagode du bois de Vincennes où elles sont habituellement conservées. Elles peuvent aider à renforcer la foi d’aspiration et la foi convaincue ; aider à susciter la sagesse en rappelant, d’une part, la notion d’impermanence de nos vies et, d’autre part, la compassion pour tous les êtres qui souffrent ou accumulent des causes de souffrances à venir ; et aider à susciter la paix intérieure et confiante ainsi que la paix dans le monde.
Point d’idolâtrie ici : ces Reliques sont le résultat des souhaits que le Bouddha Shakyamouni a émis pour le bonheur de l’humanité et de tout le vivant. Elles sont un encouragement à travailler en nous-mêmes pour développer les mêmes qualités de sagesse et de compassion bienveillante que le Bouddha lui-même.