En 1935, à l’âge de vingt ans, Alan Watts publie cet essai éblouissant sur « L’Esprit du zen ». L’ensemble de l’économie du texte s’appuie sur l’expérience de l’éveil dans le zen (Satori) - et y mène.
L’auteur scrute d’abord l’origine du zen, qui procède du dialogue fondateur de Bodhidharma avec l’empereur de Chine, et débouche sur le poème d’éveil du VIe siècle du patriarche Hui-Neng. Il opère une audacieuse interaction dialectique entre le Tao (la Voie, en chinois) et le Tathata (le Réel, en sanscrit). Il développe ensuite sa compréhension personnelle du secret du zen : « Une transmission spéciale en dehors des Écritures, ne dépendant ni des mots ni des lettres, destinée directement à l’esprit de l’homme, pour voir en sa propre nature. » II détaille la technique du zen, intrinsèquement liée à la vie en communauté.
Son essai s’achève sur un examen de la relation entre le zen et la civilisation d’Extrême-Orient, comme art de vivre, de vaincre et de lâcher prise. Le zen est une fusion de l’être humain avec l’univers. La vie est la Voie, la Voie devient vie.