Pagode de Vincennes, 2 Avril 2016

Cérémonie en hommage à Mr. Jean-Louis Massoubre

Monsieur Jean-Louis MASSOUBRE, député honoraire de l’Assemblée nationale française est décédé à son domicile parisien le 15 février 2016 des suites d’une longue maladie.

Le 2 Avril 2016, à la Grande Pagode du Bois de Vincennes, l’UBF a rendu hommage à cet homme politique et philosophe dont la rencontre avec le bouddhisme fut exceptionnelle.

A l’occasion d’une cérémonie incluant les rituels d’usages et devant les Reliques du Bouddha Sakyamuni, Olivier Wang-Genh, Président de l’Union Bouddhiste de France, a pris la parole à plusieurs reprises pendant cette matinée, insistant sur l’importance des hommes et des femmes qui, à l’instar de Jean Louis Massoubre, jouent un rôle essentiel et pas toujours visible dans l’implantation du Bouddhisme en occident.

Un homme politique
Ancien élève de l’École normale supérieure (rue d’Ulm), promotion de 1959, Monsieur Jean-Louis Massoubre fut un élu gaulliste du Nord de la France de 1967 à 1981.

Monsieur Jean-Louis Massoubre commença sa carrière politique dans les cabinets ministériels en mars 1963. Il fut notamment attaché parlementaire au ministère de l’Agriculture puis au ministère du Commerce extérieur. Il fut, par la suite, élu député de la 2e circonscription de la Somme au cours de quatre législatives consécutives (1967, 1968, 1973 et 1978). Il exerça aussi, en parallèle, des mandats de conseiller général du canton de Montdidier (1967-1979) et de maire d’Arvillers (1971-1977). Au cours de ses quatre mandats, Jean-Louis Massoubre siégea notamment à la commission des Affaires étrangères et à la commission des Affaires économiques et sociales. Dans sa circonscription il assura, en créant des zones industrielles et en attirant des entreprises du secteur agroalimentaire et des transports ainsi qu’en obtenant le raccordement de Montdidier à l’autoroute A1, à la fois le désenclavement de ce territoire et un solde de l’emploi positif en fin de mandat.

Une rencontre exceptionnelle avec le Bouddhisme
Parallèlement à sa vie politique, Jean-Louis Massoubre poursuivit continuellement sa réflexion philosophique et sa recherche spirituelle et trouva sa voie dans le bouddhisme. En janvier 1975 il fit la rencontre de Sa Sainteté le 16e Karmapa (1924-1981) et fut touché par son extraordinaire charisme. Cette rencontre fut décisive et amena Jean-Louis Massoubre à poursuivre sérieusement l’étude et la mise en pratique du bouddhisme, mais aussi à promouvoir son essor en France. Il soutiendra et facilitera généreusement la venue et parfois l’installation en France de nombreux maîtres bouddhistes du Tibet comme Kalu Rinpoche (1905-1989) dont il fut très proche. Son domicile parisien sera un lieu d’accueil et d’échanges pour tous les maîtres tibétains qui ont marqué l’histoire du Bouddhisme en France pendant près de 40 ans.

Un soutien discret et déterminant pour le Bouddhisme en France
Humble et discret mécène, connaissant bien les institutions, Jean-Louis Massoubre contribuera au développement de nombreux lieux consacrés à l’étude et à la pratique du Bouddhisme : Dhagpo Kagyu Ling, Montchardon et Plaige, Blou entre autres. Il suggéra l’idée notamment de transformer leur Association de loi 1905 en Congrégation à l’image des Congrégations catholiques afin d’obtenir le statut de religion au regard de l’État français. La reconnaissance par l’État français de l’école Karma Kagyu en tant que religion établie et pratiquée en France permettra la création en 1986 de l’Union Bouddhiste de France (UBF). À Paris, Jean-Louis Massoubre, rend possible la construction de Kagyu Dzong sur le site actuel de la Grande Pagode du bois de Vincennes et suggère aux fondateurs de l’UBF de prendre en charge la gestion de la Grande Pagode qui abritait précédemment l’Institut International Bouddhiste.

Son intérêt profond pour le bouddhisme trouve également son reflet dans la reconnaissance en 1978 par le 16e Karmapa et Kalu Rinpoche de son fils cadet, Ananda Massoubre, en tant que toulkou (réincarnation d’un saint bouddhiste) du nom de Karma Trinlay Rinpoche.

Un homme dévoué aux autres
Jean-Louis Massoubre, adepte des principes d’un gaullisme social, conjuguait ces valeurs avec celle du bouddhisme, profondément humaines et bienveillantes. Conscient de l’importance qu’une meilleure connaissance du bouddhisme pouvait apporter à l’Occident, il fut, tout en restant discret de par son attachement au principe de la laïcité qui revêt tant d’importance dans l’hexagone, un acteur néanmoins majeur dans l’implantation du bouddhisme en France.

Entouré de sa famille, Jean-Louis Massoubre s’est éteint paisiblement priant le Karmapa, envers qui il avait une grande dévotion, en pleine possession de sa conscience dans l’état naturel.

Selon ses souhaits, les cérémonies funéraires sont célébrées selon les rites bouddhiques et ses cendres seront dispersées dans les quatre lieux saints du berceau du Bouddhisme en Inde. Au terme des sept semaines de deuil, suivant la tradition bouddhique, un hommage lui a été rendu à la Grande Pagode du Bois de Vincennes le samedi 2 avril à 11 heures.

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