Soirée Vesak le 16 mai 2009

Vesak 2009 - Discours de Madame Pourtaud

A l’occasion du spectacle à l’Hôtel de Ville

Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les élus, chers collègues, Messieurs les patriarches, Messieurs les Vénérables, Monsieur le Président, Cher Olivier Wang Genh Mesdames et Messieurs, membres de l’Union des Boudhistes de France, Mesdames et Messieurs, Chers Amis,

Je voudrais tout d’abord vous dire que C’est un honneur pour Paris d’accueillir, pour la première fois, cette journée culturelle organisée à l’occasion du Vesak….

Pour Bertrand Delanoë, et pour moi-même cet évènement a un sens majeur : reconnaître et faire connaître la part bouddhiste de l’identité parisienne. Notre ville compte une forte proportion d’habitants originaires d’Asie. C’est même l’une des rares métropoles où l’on retrouve la plupart des nations asiatiques, nombre de chinois bien sûr, mais aussi des vietnamiens, thaïlandais, cambodgiens, japonais, laotiens… nourrissant ainsi le caractère de ville globale, de ville ouverte au monde, qui fait notre fierté. Parce qu’il nous tient à cœur d’associer tous les Parisiens, Français ou non, à l’avenir de leur cité, nous avons installé depuis 2001, comme vous le savez peut-être, une assemblée consultative où délibèrent ceux à qui, aujourd’hui, la loi française refuse encore, nous le regrettons, le droit de vote aux élections municipales. En outre, prêtant attention à la diversité des expressions culturelles et des besoins sociaux, la municipalité essaie d’ajuster les services qu’elle rend, comme l’atteste par exemple l’existence d’une première crèche franco-chinoise dans le 10e arrondissement.

Bien sûr, le bouddhisme intéresse aussi un nombre croissant de Français de souche. Votre bureau, Monsieur le président est un bel exemple de cet enracinement réussi et d’un dialogue fructueux, entre toutes les facettes des spiritualités bouddhiste. Fidèle à la lettre comme à l’esprit de la loi de 1905, qui organise la séparation entre l’autorité publique et les institutions spirituelles, il ne me revient pas de commenter plus avant la vigueur et la profondeur de cette évolution de la société française. Mais il me semblait néanmoins important de signaler ce qui illustre l’ouverture d’esprit de nos concitoyens, quand un peu partout, l’intolérance et la xénophobie continuent à menacer la concorde civile.

Notre soirée, inédite, se devait d’être mémorable. C’est la première fois que, quelques jours après la célébration de la principale fête bouddhiste qu’est le Vesak, une manifestation est soutenue et accueillie par la Ville. Grâce à votre ténacité, cher Olivier Wang Genh, non seulement nous avons le plaisir d’accueillir le spectacle auquel nous allons assister dans quelques minutes ; mais les parisiennes et les parisiens peuvent également profiter d’une très belle exposition. Je tiens d’ailleurs à remercier les musées Guimet et Cernushi qui l’ont rendu possible !

Notre soirée est en quelque sorte doublement historique. Premier Vesak à l’Hôtel de Ville. On m’a rapporté qu’un vénérable thaïlandais, de passage en France, avait sans que cela soit prévu, participé voilà quelques mois à une réunion de l’Union des bouddhistes de France, et y avait appris le projet de ce Vesak parisien pour la première fois à l’Hôtel de Ville. Heureux de ce signe d’ouverture culturelle, il a proposé et obtenu que des reliques de Bouddha soient, à cette occasion, offertes à l’UBF. Je mesure l’importance que cela revêt pour vous, Monsieur le président, et pour tous les Bouddhistes de France. Et je sais quel honneur est ainsi fait à Paris, première ville occidentale ainsi distinguée.

Il nous faudra être dignes de cet honneur. Je veux saisir cette occasion de vous dire toute l’attention que je porte à la grande pagode de Vincennes, qui mérite, sans tarder, une réhabilitation d’importance. L’ancien pavillon du Cameroun érigé dans le bois de Vincennes lors de l’exposition coloniale de 1931 aurait pu être démonté au bout de 6 mois. Il tient toujours debout, et accueille aujourd’hui le plus grand Bouddha d’Europe. Mais l’édifice est fragile, son état se détériore nous le savons. Les circonstances présentent confortent ma conviction. J’espère bien que très vite, avec votre concours, Monsieur le président, et celui de la Fondation du patrimoine, nous aurons trouvé les moyens de lancer le chantier, et d’ailleurs, ainsi, d’offrir un écrin dignes d’elles aux précieuses reliques qui vous ont été offertes.

Voilà, il ne me reste plus qu’a vous redire notre plaisir de vous accueillir à l’Hôtel de Ville, cette maison de tous les parisiens et à vous souhaiter une bonne soirée !

Photographie Gerard Truffandier

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