Vesak 2009 le 16 mai 2009

Discours du Président de l’UBF à la Pagode de Vitry

A l’occasion de l’accueil des Reliques à la Pagode de Vitry sur Seine

Au nom de l’Union Bouddhiste de France, je voudrais saluer et remercier de leurs présences MM les Ambassadeurs de Thaïlande, de Birmanie, du Laos…

Je veux également remercier le représentant officiel du grand Patriarche de Thaïlande, le Vénérable PHRA PHROMMOLEE ainsi que tous les vénérables venus spécialement d’Asie et tous les vénérables et leurs Sangha représentant toutes les traditions bouddhiques et venus de toute l’Europe.

Merci de tout cœur au vénérable THICH TINH HANH ainsi que sa communauté qui a si aimablement mis à disposition ce magnifique Institut en cours d’achèvement.

En ce jour historique du 15 Mai 2009 correspondant à l’année 2552 bouddhique, nous accueillons les reliques du Bouddha Shakyamuni, offrandes inestimables du grand patriarche de Thaïlande le Somdhet Phra Phromnolee auquel nous rendons le plus profond hommage.

Ce trésor si précieux est arrivé ce matin de Thaïlande, sur la terre d’ Europe, en France, dans cette pagode de Vitry sur Seine en présence de toutes les traditions bouddhiques qui se sont rassemblées pour cet Évènement.

Comment ne pas voir à travers cette manifestation le plus pur symbole de l’implantation réelle du Bouddhisme en Occident ? Comment ne pas être profondément touché par cette présence physique de notre maître à tous le Bouddha Shakyamuni ?

Comment toutes celles et tous ceux qui participent si activement et souvent si discrètement à cette implantation et qui y ont offerts une bonne partie

de leurs vies ne verraient ils pas cette présence des reliques comme le fruit de leurs efforts et comme un merveilleux augure pour l’avenir ?

Ce matin, je ne peux m’empêcher de penser à cette image des océans et des fleuves, des fleuves et des océans.

Il est dit dans un sutra que c’est l’océan qui est la source du moindre petit ruisseaux, ruisseaux qui se jette dans un torrent, torrent qui se jette dans une rivière, rivières qui se jettent dans les fleuves et fleuves qui finalement reviennent toujours à l’océan…

Ce matin cette assemblée est semblable à un océan… Un océan, petit par sa taille mais vaste par sa profondeur…

L’histoire du Bouddhisme nous a montré dans le passé son extraordinaire capacité à irriguer toutes les terres en s’imprégnant de leurs cultures et de leurs traditions. Les courants du Bouddhisme se sont développés ainsi, de façon indépendante et autonome mais toujours à partir de la même source et en se nourrissant les uns des autre.

La réalité en Europe est nouvelle et originale : toutes les différentes traditions bouddhiques qui se côtoient, parfois à quelques centaines de mètres les unes des autres :, une pagode vietnamiennes, Thaï ou laotiennes, un temple tibétain, un temple Zen…et qui petit à petit apprennent à mieux se connaître , vont à la découverte l’une de l’autre, commencent à travailler ensemble, à partager ….tout en gardant leurs spécificités.

C’est donc une situation aussi exceptionnelle que prometteuse que nous vivons aujourd’hui : réussir tous ensemble cette intégration tout en conservant l’authenticité de nos différentes lignées.

D’autre part nous devons bien évidemment nous adapter et suivre les cultures et les lois de nos différents pays. En ce qui nous concerne en France, la loi sur la laïcité, qui prône l’égalité et le respect de toutes les religions et la claire séparation des églises et des pouvoirs publics nous obligent à respecter certaines restrictions quand à l’expression religieuse dans un cadre public.

C’est pourquoi j’espère que tous nos amis venus des pays de culture bouddhique comprendrons la nécessaire discrétion avec laquelle les reliques seront déposées demain matin à l’Hôtel de Ville de Paris, haut lieu s’il en est de l’expression laïque du pays.

La présence des reliques du Bouddha en Europe va avoir une très grande influence sur chacune et chacun d’entre nous, sur nos communautés et nos traditions mais aussi sur nos relations avec les autres religions et bien sur avec les pouvoirs publics.

La réalité vivante de ces reliques qui sont tout sauf des objets du passé nous font penser à la lumière des étoiles : même si cette lumière trouve son origine il y a des milliards d’années, c’est bien maintenant qu’elle est visible et qu’elle brille dans nos yeux ! Toutes celles et ceux qui ont participés depuis plusieurs mois à l’organisation de ces trois jours de Vesak exceptionnels peuvent déjà en témoigner : les reliques ont commencées leurs travail paisible mais déterminé de transmission et de rassemblement.

Il va sans dire que l’Union Bouddhiste de France, à qui ont été confiées ces reliques, en prendra le plus grand soin et les protègera comme il se doit avant leur installation définitive à la Grande Pagode dans les prochaines semaines.

Je vous remercie de votre présence ici et je souhaite que ces trois jours de cérémonies, de recueillement et de festivités se passent dans la paix et dans la joie.

Merci de votre attention.

Photographie Fabrice Fatche

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